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Pour enfin discerner le vrai du faux

Pour faire face à la rumeur, quoi de mieux que d’informer ? Tel était le but de la soirée de ce vendredi soir à la MJ La Ruche. Les Mouscronnois et plus particulièrement les riverains du Tuquet y étaient conviés.

Plus de 200 personnes ont participé à cette réunion. Parmi eux des riverains, mais aussi des bénévoles du Refuge et des figures de la ville. Globalement la soirée s’est bien déroulée, sans animosité flagrante, ni débat houleux. Les personnes relayant des propos durs et parfois haineux sur les réseaux sociaux avaient, semble-t-il, choisi de ne pas y participer.

Pour commencer, la juriste Anne-Sophie Rogghe a rappelé que « l’Asile est un droit. La Belgique est dans l’obligation d’accueillir, comme elle l’a ratifié dans la Convention de Genève ». La juriste a également abordé le fantasme de l’argent : « Les migrants ne reçoivent pas d’aide financière, mais bien une aide matérielle. Le financement de Fedasil ne représente d’ailleurs que 0,15 % du budget total de la Belgique », insiste-t-elle.

Un comité de riverains

C’est l’échevine Brigitte Aubert a pris la parole pour la ville : « On nous a reproché le manque d’informations. Mais on ne disposait pas de ces informations. La communication n’a pu se faire que lors des premières arrivées ». Elle s’est également réjouie du partenariat avec le réseau Mouscron Terre d’Accueil et a chaudement remercié les bénévoles. Justine Van Gysel, la coordinatrice de la sécurité locale, a ensuite présenté les tâches menées par la ville. « Il a fallu trouver un équilibre entre la sécurité et le « vivre ensemble ». Plusieurs groupes de travail ont été formés », a-t-elle expliqué. Pour assurer ce « vivre ensemble », il y a, entre autres, un passage plus fréquent des agents de propreté dans le quartier, une collaboration avec les écoles, tous réseaux confondus, pour organiser la scolarité des petits réfugiés, un groupe de travail « santé » afin de gérer les risques sanitaires et éviter l’engorgement des urgences du CHM, etc. Par ailleurs, « un comité de riverains a été mis en place avec des personnes « pour », des « contre » et des personnes inquiètes. Ce comité est un interlocuteur privilégié » . On apprend également que, dans une logique d’intégration, des réfugiés peuvent accéder à certains spectacles incomplets du centre culturel ou bien prendre part à des activités sportives. Enfin, un gros volet est dédié à la sécurité. La police échange avec le centre d’accueil afin de signaler les éventuels troubles.

Ensuite, le public pouvait adresser ses questions. Un papa a, par exemple, pris la parole : « J’entends que les réfugiés peuvent accéder à des spectacles et des loisirs gratuitement, alors que moi-même je ne peux pas l’offrir à mes enfants » , s’exclame-t-il. Ce à quoi la ville a répondu que les frais de participation, tant à la culture qu’au sport, ne sont pas gratuits mais pris en charge par Bridgestock, l’opérateur du Refuge.

Bientôt des portes ouvertes

D’autres personnes ont appuyé le fait que si les « rumeurs les plus folles » circulaient, c’était peut-être « parce qu’il y a une volonté de trop museler la vie du centre d’accueil » . Bridgestock a rappelé que la vie du centre n’en était qu’à ses débuts, mais que des portes ouvertes seraient bientôt organisées. Enfin, plusieurs s’interrogeaient sur « l’après Refuge », « que deviendront toutes ces personnes ? ». « Le temps de la procédure est incertain, on peut s’attendre à des retards », explique A.-S. Rogghe. Dès lors que leur demande d’asile sera reconnue, ils auront trois mois pour trouver un logement et s’installer (à Mouscron ou ailleurs en Belgique). Ils bénéficieront d’aides du CPAS et auront accès à l’emploi. « Ceux qui n’obtiennent pas l’asile retourneront au pays ou resteront en Belgique, mais avec un statut de sans-papiers. La question se pose pour toutes ces personnes », admet la juriste qui a toutefois rappelé que de nombreux sans papiers évoluent déjà dans notre société. « Les adultes rasent les murs, mais les enfants ont le droit d’aller à l’école » .

NORD ECLAIR – Bérénice Vanneste – 17 janvier 2016

A propos Brigitte Aubert

Brigitte Aubert
Bourgmestre de la ville de Mouscron en charge de l'Administration générale, de la Police, des Pompiers/Service Incendie, des Associations patriotiques, des Affaires sociales et de la santé, des Séniors, des Personnes handicapées, de l'Urbanisme, de l'Agriculture et Conseillère Provinciale

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