Depuis septembre, le « Bar d’eau » investit la salle « Le Chez Nous » à la rue de la Station deux fois par semaine. Imaginé par le service des affaires sociales, ce « bar parallèle » ne propose aucune boisson alcoolisée. Un espace convivial pour créer du lien social, ailleurs que dans les bars et les cafés.
Tout a commencé par un constat, il y a deux ans : « Beaucoup de monde venait au service des affaires sociales sans réelle raison. C’était juste pour avoir un but, pour rencontrer quelqu’un. Toutes les salles d’attentes étaient sans cesse pleines », raconte l’échevine Brigitte Aubert.
Une réflexion se crée alors. Jean-François Vanloot et Aurélien Delhem, éducateurs au Phare (lieu d’accueil et d’aide aux consommateurs de produits psychotropes) se joignent au projet : « À Mouscron, pas mal de choses sont organisées pour créer du lien social. Mais il faut prendre rendez-vous, s’inscrire, respecter des horaires, être présents à tous les ateliers, etc. Il y a des barrières, les gens n’osent pas toujours franchir la porte. Il y a parfois trop d’administratif, ça en devient contraignant. On a voulu ouvrir quelque chose sans inscription et sans rendez-vous », expliquent-ils. « À Terre Nouvelle par exemple, on pousse les gens à sortir des murs. Mais s’ils n’ont pas d’autres alternatives que de boires des bières dans un parc ou de traîner à droite à gauche, ça ne va pas », ajoute B.Aubert. « On a mis du temps à trouver un lieu, il fallait quelque chose de central et d’accessible ».
L’ASBL « Le Chez Nous » accepte alors de louer ses locaux chaque lundi et mercredi après-midi. Le « Bar d’eau » est créé. Comme son nom l’indique, on peut y boire de l’eau, mais aussi des sodas, du café et surtout pas de boissons alcoolisées. « On propose une alternative aux consommateurs d’alcool. Le « Bar d’eau » n’est pas un bar thérapeutique, mais les bénéficiaires y sont envoyés par un partenaire social : un médecin, un infirmier, etc. Ce lieu n’est donc pas ouvert à tout à chacun. On s’adresse aux consommateurs, aux anciens consommateurs et à tous ceux en manque de lien social. Chaque mois, des animations sont proposées », expliquent les éducateurs. Au « Bar d’Eau », c’est l’occasion également de prendre contact avec des professionnels de manière informelle. En effet, les permanences sont partagées entre les Habitats Protégés, le Phare, l’éducateur de rue, la Maison Communale de la Promotion à la Santé, la Maison Maternelle et le CPAS collabore également. « Mais c’est surtout une rencontre entre pairs. Les bénéficiaires sortent un peu de chez eux, y créent des liens et sortent un peu de leur solitude ».
NORD ECLAIR – B.V – 16 janvier 2016